Innover et se ré-inventer en étant exactement là d’où on est parti.

« S’il y avait quelque chose que je puisse me dire à moi-même plus jeune ce serait de ne pas se fixer sur un objectif unique, même si je ne suis pas certain que cela changerait quoi que ce soit »

L’arrivée de Thomas au Latmos a un parfum d’évidence et dès le début du chemin il est à quatre kilomètres de Guyancourt puisqu’il grandit à Fontenay-le-Fleury.

Alors qu’il n’a pas d’affection particulière pour les sciences c’est grâce à sa professeure de physique de seconde qu’il décide qu’il sera chercheur et il s’oriente, déterminé, d’abord vers la cosmologie pour finalement préférer l’astrophysique et la planétologie.

« Dès mon premier TD de physique je suis allé voir le prof pour lui dire que je voulais être chercheur et il m’a ri au nez jugeant qu’il était préférable que j’attende quelques semaines voire quelques années avant de pouvoir l’affirmer » Cette certitude était en effet totalement empirique et reposait plus sur une représentation que sur la connaissance ou l’expérience. Pour autant Thomas ne se laisse pas ébranler et suit le chemin tel qu’il le conçoit : « pour moi, chercheur ça voulait dire faire la fac ».

Il entreprend donc une Licence de Physique Chimie de l’environnement à l’Université de Versailles Saint-Quentin. Il est passionné par les cours de Philippe Bousquet à qui il demandera plus tard d’être président de son jury de Thèse. C’est à ce moment qu’il commence à ne plus ménager ses forces et passe de l’élève doué mais paresseux qui se contente de la moyenne, à l’implication sérieuse et motivée. Ses enseignants sont Marjolaine Chiriaco, Hélène Brogniez, Nathalie Carrasco, Emmanuel Marcq… : ses collègues d’aujourd’hui. Certains ont même eu transitoirement le titre de Tuteur de stage puisque Thomas a effectué plusieurs passages au Service d’Aéronomie avant de faire sa Thèse en co-tutelle au Latmos et à l’EP2 en Allemagne. Il change de laboratoire mais reste en Allemagne pour un premier Post-doc et travaille sur un atterrisseur de Philae pour la mission Rosetta. Avant même que Philae ait eu le temps d’atterrir, Thomas a décollé pour les Etats Unis où il a décroché une bourse de la NASA. Il reste deux ans et demi à Washington, y rencontre son épouse, et son projet de chercheur continue de guider ses choix c’est pourquoi il ne s’attache pas particulièrement à revenir en France. L’expérience de simulation de l’atmosphère de Titan qu’il mène là-bas est scientifiquement très enrichissante mais il lui manque l’indispensable part d’échange qui crée l’émulation scientifique, tous les autres chercheurs de l’équipe travaillant sur une thématique différente.

Il obtient alors une bourse CNES à Marseille, au PIIM (Physique des interactions ioniques et moléculaires). Il effectue de nouvelles simulations en laboratoire mais cette fois pour former des glaces telles que celles présentes sur les comètes.

Il n’y reste que cinq mois puisqu’il obtient un concours qui l’amène au Latmos où il va travailler principalement sur les aérosols organiques planétaires - pour cet aspect il utilisera PAMPRE qu’il souhaite adapter pour simuler l’atmosphère de Pluton et des planètes géantes -, les glaces qui se forment autour des aérosols organiques lorsqu’ils descendent dans l’atmosphère - pour cet aspect il souhaite développer une nouvelle manip qui permettra de faire des simulation de la condensation des gaz sur les aérosols -, le développement et l’utilisation d’instruments spatiaux.

« C’est le laboratoire dans lequel j’ai le plus d’outils à ma disposition pour mener à bien ma recherche mais rien n’est plus déconcertant pour moi que de travailler dans un laboratoire qui se situe à moins de 5 km de là où j’ai grandit »

Il en va de sa position géographique comme de ses thématiques, c’est un mélange de rupture et de continuité. Soit il a la même thématique et apporte un outil différent, soit il utilise un outil existant mais le met au service d’une thématique différente.

Thomas est recruté au Latmos en juin 2017. Il a rejoint l’équipe Impec.

 

Gautier trombi